Vous avez exposé pour la première fois. Votre temps libre de l’année passée a été consacré à la création et les week-ends de décembre aux expo-ventes sur les marchés de Noël. Maintenant la question est : pouvez-vous allier métier et passion ? L’heure des bilans a sonné et vous vous demandez toujours si vous oserez vous établir. Passons en revue deux éléments : l‘aspect financier et votre motivation.
L’aspect financier
Il s’agit de décider si métier et passion peuvent se confondre. Précédemment, vous avez calculé les coûts de revient de votre marchandise et déterminé un coût de vente. En prévision des marchés de Noël, vous y avez aussi intégré le prix des stands et des frais annexes. La deuxième étape consiste maintenant à calculer votre chiffre d’affaires. Il correspond à la somme de toutes les rentrées d’argent générées par votre activité. Votre bénéfice sera la différence entre les deux.
Par définition, les marchés de Noël sont saisonniers. Vous
ne pouvez donc espérer les mêmes bénéfices tout le reste de l’année. De ce
fait, en votre qualité de chef d’entreprise, vous devez rechercher d’autres canaux
de vente pour vendre les autres mois de l’année. Ce peut être votre propre site
internet ou encore des sites de market, une boutique en centre ville, un
atelier d’exposition chez vous… Une étude de marché et une stratégie marketing
vous donneront des solutions ou du moins des idées.
L’aspect personnel
Le deuxième point de réflexion concerne le ressenti personnel. En effet, la passion de créer génère souvent l’envie d’en faire son nouveau métier. Mais la vente de ces objets peut être une démarche compliquée. Parfois, elle est à l’opposé de la passion. La création est, souvent, un acte isolé, personnel, voire intime. Dans ce cas, vendre ses créations sur un marché de Noël peut être ressenti comme une exposition de son intimité. Le créateur doit en prendre conscience et éventuellement le travailler.
Métier et passion – Le Petit Atelier d’Isa
Cependant, ce genre d’événement permet de se créer un réseau, de ne pas rester seul le reste de l’année. En outre, il ouvre des portes et des possibilités qu’on n’aurait pas exploitées seul. Cette expérience mérite donc qu’on en mesure le pour et le contre.
En conclusion, ces bilans qu’ils soient chiffrés ou non sont peut-être
une première réponse à la question « un jour… ou Jour Un ? ». Du moins,
c’est peut-être la première preuve que votre entreprise peut
fonctionner. Si vous hésitez encore, regroupez toutes les preuves dans
un cahier avec toutes les autres et ressortez-les régulièrement quand
votre motivation baisse. Vous pouvez aussi nous rejoindre sur notre groupe de discussion afin d’échanger avec des créateurs en cours d’établissement ou déjà établis.
Évaluer la valeur de ses créations est difficile lorsqu’on démarre dans la commercialisation de sa production. Chacune d’elle contient une part affective que l’acheteur ne voudra généralement pas payer.
Vendre n’est pas se vendre
Lorsqu’il a enfin décidé de vendre ses créations, le créateur craint le regard des autres. Aussi, en proposant ses créations à la vente, il a l’impression de se soumettre au jugement des autres, de s’exposer. Évaluer une valeur marchande de sa production devient donc un exercice difficile.
Il doit faire abstraction de la part personnelle qu’il a mise dedans. En effet, ses créations sont des pièces uniques qu’il a imaginées, qu’il a créées de ses mains. Elles sont presque personnelles. Le créateur voudrait dans l’absolu qu’elles soient reconnues comme telles. Il voudrait que cette valeur affective soit reconnue et quantifiée. Il voudrait que l’acheteur reconnaisse cette valeur, l’apprécie et accepte de la payer.
La valeur du point de vue de l’acheteur
Le client accepte de payer le prix qu’il estime acceptable pour l’objet. S’instaure alors un marché avec ses lois et son équilibre. Il s’agit de définir le prix que l’un est prêt à payer et le prix au-dessous duquel l’autre ne peut pas vendre.
du prix des matières premières nécessaires à la production,
de son taux horaire et/ou du temps passé,
des charges et taxes dues à son statut professionnel,
de sa marge.
Évaluer la valeur de ses créations
Tous ces critères sont quantifiables. Les créations deviennent ainsi des marchandises que le chef d’entreprise doit dénuer de tout affect. Ça n’empêche pas de donner une âme à chaque objet. Il peut même raconter l’histoire de ses objets. Ça peut être le processus de création, une destination détournée de l’objet ou une destination poétique. Par exemple, une jolie petite boite qui sert à déposer les secrets les plus doux. C’est ce qui le démarquera de ses concurrents.
Participer à une expo-vente, est-ce que ça vaut le temps et l’énergie dépensés ? Sans compter la préparation nécessaire pendant plusieurs jours, voire semaines. Peut-on être sûr de faire un bénéfice ?
Le contexte
En tant qu’événement exceptionnel ou avec une fréquence annuelle, l’expo-vente par définition attire des visiteurs. Il s’agit donc d’une opportunité de confronter ses créations à des visiteurs avides de découvertes. Cette fois, contrairement aux marchés de Noël, la démarche d’achat ne trouvera pas la limite due au budget alloué aux fêtes de fin d’année mais sera un achat coup de cœur. C’est donc un bon moyen de voir si les produits proposés à la vente plaisent.
Cependant, le caractère exceptionnel ne suffit pas. Il faut donner toutes ces chances à cette entreprise. Pour ce faire, il ne faut pas hésiter à investir du temps mais aussi de l’argent dans la décoration de son stand. Il faut attirer le visiteur vers son étal. Ensuite, les produits doivent répondre à la demande. Aussi parmi toute la gamme de produits en stock, il faudra sélectionner et exposer ceux qui s’adresseront à la population qui viendra voir l’expo vente.
Avant de participer à une expo-vente
De ce fait, une étude de marché peut aider. Voici quelques idées de recherche :
interroger l’organisateur sur les précédents marchés, sur les exposants inscrits au même marché, sur le nombre de visiteurs attendus, sur la publicité faite autour de l’événement,…
contacter les exposants des précédentes années pour connaître leur avis,
visiter le site de l’INSEE sur les CSP et les salaires moyens du lieu d’exposition,
s’informer sur les événements organisés dans la région à la même date.
Participer à une expo-vente
D’autres paramètres imprévisibles entrent en ligne de compte comme la météo. Mais dans tous les cas, il faut considérer cette expo-vente comme une expérience supplémentaire et l’analyser afin de déterminer les points positifs et les points à améliorer. De plus, certains exposants entreront dans votre réseau. Dans tous les cas, l’expérience a un côté positif.
Peut-être avez-vous d’autres idées pour nous aider à compléter notre recherche. Laissez-les en commentaires ou sur notre page Facebook.
Un jour est devenu Jour Un. Maintenant le créateur doit devenir professionnel. Se comporter comme tel ne suffit plus. Il va devoir prouver qu’il s’investit complètement dans son entreprise pour la faire évoluer.
Le choix du statut
La micro-entreprise permet de démarrer, de se tester, de soumettre ses produits, ses services à des prospects. Les modalités et la gestion sont simples et les charges sont proportionnelles au chiffre d’affaires. Ce statut se devait d’être confortable puisque, à la base il a été créé pour permettre aux salariés d’avoir une activité secondaire. Surtout, il permet au micro-entrepreneur de ne pas « franchir le pas ». Le fait de ne pas avoir d’impôt sur les sociétés, de calcul de TVA et de comptabilité validée par un expert, l’exclut des entreprises. Ainsi, les micro-entrepreneurs se considèrent souvent comme des particuliers. De ce fait, il est difficile de faire évoluer une activité professionnelle indépendante. Les fournisseurs accorderont moins de facilités de paiements. Les banques seront également plus frileuses pour accorder des prêts.
A l’inverse, la SASU est une entreprise à part entière et est dirigée par un président salarié. Ce dernier bénéficie de tous les avantages du salariat à l’exception de la perte d’emploi. Ce statut est rassurant pour le créateur qui a vu un avantage à créer une entreprise mais a peur de se frotter au RSI. Son inconvénient, c’est de créer une perte parce que le salaire est fixe contrairement à l’EURL qui permet à son dirigeant de se payer en fonction des résultats de l’entreprise.
Etre professionnel
Oser être un professionnel
Quel que soit le statut, s’il veut avancer, le créateur qui vend ses propres créations devra prendre des décisions. Cela signifie souvent investir financièrement ou en tout cas prendre des risques.
Prenons l’exemple d’un site de e-commerce. Quel délai de livraisons doit-il prévoir ?
Prévoir un stock signifie immobiliser la valeur financière des produits (à moins de négocier un délai de paiement), avoir de la place pour les stocker et éventuellement perdre son investissement si les produits ne se vendent pas. Quand on débute, ce risque est parfois important et dans l’esprit du nouveau vendeur, trop important.
Le dropshipping consiste à commander les produits à son fournisseur à réception des commandes de ses propres clients. L’avantage c’est qu’il n’y a pas de stock. L’inconvénient c’est que ça rallonge les délais de livraison et les frais de gestion. Un paramètre non quantifiable dans le bilan comptable est le nombre de commandes qui ne sont pas passées en raison des modalités de livraison. En effet, aujourd’hui, les sites de e-commerce raccourcissent les délais de livraison et parfois offrent les frais de livraison. Il convient de calculer jusqu’à quel délai et quel prix les clients sont prêts à patienter avant de disposer de leurs produits.
Psychologiquement, le choix d’un mode de gestion ou le choix d’un statut juridique sont des décisions difficiles à prendre. Elles impliquent un engagement. La peur permet de limiter les risques mais aussi les chances. Le débat est ouvert…
Exposer sur les marchés de Noël se prévoit à l’avance. D’abord parce qu’il faut s’inscrire. Ensuite, sur certains marchés, un statut professionnel et une assurance sont obligatoires. La plupart du temps, il n’est pas nécessaire d’être un professionnel et il suffit de proposer sa candidature auprès des mairies. Souvent le dossier consiste à décrire les produits vendus et le stand. Le prix est variable et on peut même en trouver des gratuits.
Confronter ses créations au regard des autres
Quoi qu’il en soit, exposer sur un marché de Noël pour démarrer une activité, c’est l’idéal. Quand on hésite encore à se lancer, le marché de Noël permet de confronter ses productions à l’appréciation des visiteurs. Le créateur expose ses produits dans un endroit où les badauds sont à la recherche de cadeaux à offrir pour Noël. Ils regardent donc les stands et sont ouverts à toutes les originalités. La démarche peut être difficile la première fois. Quand on crée, on n’est pas toujours commerçant dans l’âme. Cependant, ce qui est ressenti comme une mise en danger ne peut être qu’une bonne expérience. Il faut d’abord garder à l’esprit que le regard porte sur les créations et non le créateur.
Une démarche légitime
Pendant ce week-end où il a exposé sur un marché de Noël, le créateur a pu observer l’intérêt des gens pour son stand. Quel que soit le chiffre d’affaires réalisé, il se verra légitimé dans sa démarche de création. La première fois, il fera des erreurs, il ne sera pas bien équipé. Il devra améliorer son stand. Mais il aura eu ses premiers clients, il aura sympathisé avec ses voisins de stand, il se fera des contacts parmi les organisateurs. L’année suivante, il peaufinera sa déco, choisira les produits adaptés à la période de Noël, au marché sur lequel il se trouve, reverra l’organisation du week-end. Son attitude sera plus ouverte. Mais surtout il verra ses clients revenir. Au final, ce n’est que du positif et ça permet de prendre confiance en soi.
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