Évaluer la valeur de ses créations est difficile lorsqu’on démarre dans la commercialisation de sa production. Chacune d’elle contient une part affective que l’acheteur ne voudra généralement pas payer.
Vendre n’est pas se vendre
Lorsqu’il a enfin décidé de vendre ses créations, le créateur craint le regard des autres. Aussi, en proposant ses créations à la vente, il a l’impression de se soumettre au jugement des autres, de s’exposer. Évaluer une valeur marchande de sa production devient donc un exercice difficile.
Il doit faire abstraction de la part personnelle qu’il a mise dedans. En effet, ses créations sont des pièces uniques qu’il a imaginées, qu’il a créées de ses mains. Elles sont presque personnelles. Le créateur voudrait dans l’absolu qu’elles soient reconnues comme telles. Il voudrait que cette valeur affective soit reconnue et quantifiée. Il voudrait que l’acheteur reconnaisse cette valeur, l’apprécie et accepte de la payer.
La valeur du point de vue de l’acheteur
Le client accepte de payer le prix qu’il estime acceptable pour l’objet. S’instaure alors un marché avec ses lois et son équilibre. Il s’agit de définir le prix que l’un est prêt à payer et le prix au-dessous duquel l’autre ne peut pas vendre.
A ce moment-là, le créateur devient un chef d’entreprise et calcule un prix juste pour son objet. Ainsi, il tiendra compte principalement :
- du prix des matières premières nécessaires à la production,
- de son taux horaire et/ou du temps passé,
- des charges et taxes dues à son statut professionnel,
- de sa marge.
Tous ces critères sont quantifiables. Les créations deviennent ainsi des marchandises que le chef d’entreprise doit dénuer de tout affect. Ça n’empêche pas de donner une âme à chaque objet. Il peut même raconter l’histoire de ses objets. Ça peut être le processus de création, une destination détournée de l’objet ou une destination poétique. Par exemple, une jolie petite boite qui sert à déposer les secrets les plus doux. C’est ce qui le démarquera de ses concurrents.